Qui a lancé la mode du japonisme au 19e siècle ? Difficile à dire, en tout cas, les expositions universelles
de Londres en 1862 et de Paris en 1878 introduisent l'art japonais en Europe. Des marchands spécialisés
s'installent à Paris.C'est un bouleversement. Les artistes d'extrême-Orient proposent une vision totalement
nouvelle, en rupture avec les conventions de la peinture occidentale.
Monet, comme beaucoup d'autres, est emballé. Il se met à collectionner les estampes des plus grands
maîtres, Hokusai, Hiroshige, Utamaro... "Hiroshige est un impressionniste merveilleux."écrit Camille
Pissarro à son fils. "Moi, Monet et Rodin en sommes enthousiasmés." L'engouement pour les estampes
japonaises s'empare aussi de Vincent van Gogh, de Georges Clemenceau, d'Edmond de Goncourt.
Emile Zola se passionne.
Claude Monet ne cesse ensuite de compléter sa collection, qui compte 231 estampes à la fin de sa vie.
Il sélectionne avec beaucoup de flair les plus grands maîtres des 18e et 19e siècles. Collection éclectique
(36 artistes représentés) qui privilégie pourtant les trois plus grands, Hokusai, Hiroshige et Utamaro.
source-http://www.intermonet.com/japan/estampe.htm
Ainsi à giverny , les impressionniste ,Monet en tête vont s'inspirer des estampes .
Monet et l'influence des maîtres de l'estampe japonaise
Mais plus encore . Le décor quotidien jusqu'alors typique des hameaux ruraux de normandie va s'orientaliser d'inombrable
objets évoquant ce lointain pays .
Le maitre de l'impressionnisme fera édifier un pont japonais sur le bassin des nymphéas qui est devenu
aujourd'hui l'icône de son jardin .
Sa passion pour les pivoines ,glycine , bambou semble également toute orientale .
Cl Monet . bassin aux nymphéas
Cl Monet '' la japonaise ''
Cl Monet- iris
A giverny , sous influence de ce courant esthétique , les impressionnistes américains ne seront pas en reste .
.
Ainsi verra-t-on les élégantes s'enticher des soieries des somptueux kimonos et poser telles les geisha
des estampes
Utamaro Richard Miller
Parasols et ombrelles viendront rythmer les poses , à l'enseignement des estampes
Richard Miller
Vue plongeante sur une scène illustrant des personnages évoluant sous
des cerisiers en fleur (paravent edo)
Th Robinson introduit ce cadrage atypique dans la peinture occidentale, en installant
son chevalet au deuxième étage de l'hôtel Baudy au dessus du potager .
Le japonisme trouvera dans le quotidien mille façons de s'exprimer , ainsi vêtements , plat en porcelaine
d'Imari, mobilier de rotin ou de bambou feront son entrée dans la maison
Richard Miller
chemise de soie manches pagode
Richard Miller
Mélange d'orient et d'occident , ici un kimono en négligé sur un jupon blanc ,là soierie orientale et mantille
Richard Miller
Les grands parasols de papier peint et les ombrelles multicolores sont de toutes les sorties et illumineront jardins
et terrasses givernoises
les grands parasol de papier japonais à l'hôtel Baudy .
sur la terrasse de l'hôtel Baudy ,on aperçoit à gauche l'un de ces grands parasols
On peut en imaginer les couleurs en s'inspirant de celui qui figure sur le tableau
ci dessous
Lampions et lanternes créaient l'ambiance des nuits orientales
Si Paris en 1889 vient d'être illuminé par la fée électricité , Giverny s'éclaire encore à cette date à la bougie .
Le petit village du maître de la lumière voit ,dés le tomber du jour , luir lampes à pétrole et bougies ,seuls
moyens d'éclairage pour passer les soirées .
Les lanternes japonaise peu onéreuses , qu'un bout de chandelle suffit à éclairer ,vont devenir , les soirs d'été ,
des compagnons .indispensable aux couches tard .
Il sera même question , à l'hôtel Baudy ,d'une fête des lampions qu'organisaient les artistes ; Dans l'obscurité ,
ici et là , flottait ces bulles de papier multicolores tandis que le piano de la salle voisine résonnait dans la nuit .
ci dessus Mary Macmonnies au Moutier à Giverny
les illustrationssuivantes , bien que n'ayant pas été peintes sur le lieu , nous permettent d'imaginer l'ambiance
de ces soirées .
Vaisselles et objets suivront cette tendance décorative que l'on peut toujours voir dans la maison
de Claude Monet
service ''Japon" en faïence de Creil Montereau
L'attendrissant chat assoupi en porcelaine japonaise